Dans ma peinture, je tente, avec hargne et grande humilité, de mettre en évidence l’acte de peindre comme un état d’esprit, un état d’âme, une façon d’appréhender la vie avec tout ce qu’elle a comme oppositions, contradictions.
Toute réalité (montagne, ville, corps) n’existe,n’apparaît qu’en donnant à voir les contraires qui la composent. Quand je peins la montagne, la ville, je ne peins pas seulement sa réalité physique, masse de roches, architecture, mais surtout son dépassement possible vers son anti-thèse: l’appel du corps et de l’esprit vers le haut, le dépassement de soi, les nuages, le ciel…
J’aime rendre dans mes tableaux cette joie et cette douleur qu’est le voyage perpetuel entre le charnel et le spirituel, le sombre et le lumineux, le solide et l’aérien.
C’est d’ailleurs pour cela que figuration et abstraction peuvent coexister dans une même exposition puisque ce sont les deux versants d’un même acte, celui de peindre pour l’artiste et d’interpréter, de co-créer pour le spectateur. En effet, dans une peinture figurative, l’objet “représenté” n’est que le point de départ vers une interprétation, une vision toujours personnelle chargée de sa propre subjectivité…
Pour ce qui est des dessins ( nus, portraits et architectures ), le principe est identique: mon travail consiste à rendre visible non pas un corps dans sa simple apparence, “beau” ou “laid”, mais à faire transparaître un sentiment, un état d’âme, une trame psychologique, une atmosphère…
Le trait “varie” d’un dessin à l’autre puisque ma technique doit s’adapter à l’esprit de chaque sujet.

François-Edouard FINET

 Une œuvre d’art ne prouve rien. Elle est ou elle n’est pas. Il lui suffit d’être pour que se réalise la fusion de la forme et du mystère. Elle ne doit rien à l’idéologie, ni au système : c’est pour cela qu’elle nous permet, dans notre monde de voyeurs, de passer de la vue à la vision créatrice.  

André Gence

Peindre, c’est être la main, la mécanique d’une force, d’une énergie qui nous dépasse, nous porte, nous accompagne. Créer, c’est s’extraire du temps pour mieux scruter les Hommes, l’ombre et la lumière, le manque et l’excès afin d’établir un lien, un pont des sens entre le tableau et celui qui le regarde, devenu ainsi cocréateur. Je ne représente pas, je rends présent en essayant de rendre visible l’invisible.

François-Edouard Finet

“Ce qui m’a vraiment intéressée dans cette exposition de François-Edouard Finet relève de la résolution des paradoxes : Tout d’abord, une évidence : la représentation du nu par un trait dénudé fait coïncider fond et forme(s). Mais ce même trait simple exprime alors la plénitude de la chair. Un seul trait délimite alors deux espaces opposés : l’intérieur et l’extérieur. Le vide, la page blanche, par le pouvoir du trait, se remplit de chair ou marque simultanément le hors corps. Et l’impression qui se dégage alors est une impression de légèreté confirmée par le fait que les nus semblent flotter dans les nues, portés par un support inexistant, abstraits du réel. C’est alors le manque, l’absence, le vide qui laisse place à l’imaginaire et à la liberté du spectateur. Au spectateur de remplir le vide du support, du visage, des pieds, des bras lorsqu’ils sont absents. Et de là surgit l’érotisme : le spectateur, happé par le vide, entre dans le corps et le remplit. Cet appel du vide crée donc la sensualité du dessin. Enfin, la mise en regard des dessins et des peintures résout les paradoxes : dans les tableaux, l’infini, l’espace, le vide est suggéré par une charge voire une surcharge de matière ; dans les dessins, la chair, la matière est marquée par l’absence de matière. Tout se répond alors « dans une ténébreuse et profonde unité ».”

Delphine

Voici trois citations de Nicolas de Staël :

” Je ne sais meilleur autoportrait de l’artiste à ce moment que cette peinture faite d’une accumulation de difficultés: écroulements, grillages éclatés qu’un double vertical en échelle coupe subitement devant un vide qui ouvre  à nos yeux son vertige… “

” Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d’un espace. “

” Ce que j’essaie, c’est un renouvellement continu, vraiment  continu, et ce n’est pas facile. Ma peinture, je sais ce qu’elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force,  c’est une chose fragile dans le sens du bon, du sublime. C’est fragile comme l’amour.”

Il me semble que ces trois énoncés peuvent correspondre au travail de François-Edouard Finet, à sa recherche toujours renouvelée  de faire jouer force et fragilité, apparition et disparition.

 (” La vérité, c’est entre apparaître et disparaître, c’est transparaître. ” Julie Delpy dans Détective de Godard, je cite de mémoire….”)

Ophélie et Céline

 Il est des gens qui ne se contentent pas de voir, mais qui savent recréer sur une toile, un visage, un objet, un paysage. En créant une œuvre d’art, ils nous donnent à voir, à comprendre. Ils nous offrent une piste, un chemin vers le beau. François-Edouard FINET appartient à ce petit cercle d’élus : grâce à lui, les couleurs semblent plus profondes, les regards plus incisifs, les formes plus évocatrices.

Isabelle

En contemplant ses tableaux ou ses dessins, François-Edouard Finet me permet d’aller plus avant vers la quête de la joie et du beau. En cela, il me démontre, chaque jour, que l’art est indispensable et je l’en remercie.

Isabelle

Lacs et mousses. Air limpide et vertigineux. Vibrations de brouillards. Villes rudes où dans les nuits brillent quelques lumières -amers précieux-. Visages aux regards infinis. Corps dansants inachevés, émouvants.  Tout cela, François-Edouard Finet en fait une harmonie, une alchimie qui réjouit mon âme.

Catherine